Association (droit)
association (droit),
groupement dont les membres poursuivent en commun un but autre que celui de
partager des bénéfices.
Il est toujours permis, en principe, à ceux qui ont en
commun un but de ce genre, de se grouper en association pour l'accomplir : c'est
le principe de la liberté d'association, mis en œuvre par la loi du
1er juillet 1901.
Mais, s'ils se groupent sans formalité, ni publicité, leur
groupement, quoique licite en lui-même, n'aura pas de personnalité morale, pas
de personnalité distincte de la leur, et si des biens sont utilisés pour son
fonctionnement, ceux-ci seront réputés être la propriété de tous les membres.
L'association ne peut en effet acquérir la personnalité que si elle fait l'objet
d'une déclaration à la préfecture ou à la sous-préfecture du lieu où elle doit
avoir son siège avec insertion ultérieure au Journal officiel d'un
extrait de cette déclaration. C'est une simple mesure de publicité, qui
n'implique aucun pouvoir d'autorisation de la part de l'autorité
administrative.
L'association déclarée a un patrimoine distinct de ses
membres, et peut saisir les tribunaux français pour obtenir justice. Ell est
cependant limitée dans sa capacité d'acquérir des biens. Ainsi, elle ne peut
acquérir des immeubles en dehors de ceux qui sont strictement nécessaires à
l'accomplissement du but qu'elle poursuit, et elle ne peut rien acquérir à titre
gratuit, si ce n'est par don.
On dit que les associations simplement déclarées n'ont que
la petite personnalité morale. Elles obtiendront un statut confirmant leur
importance en obtenant une reconnaissance d'utilité publique. Cette
reconnaissance est accordée par un décret en Conseil d'État, après une enquête
administrative sur l'utilité de l'association, son ancienneté, ses ressources.
L'association reconnue d'utilité publique a une capacité plus étendue que
l'association simplement déclarée : notamment, elles peuvent recevoir des dons
et des legs, même portant sur des immeubles. Néanmoins, elle ne peut conserver
la propriété des immeubles qu'elle acquiert que dans la mesure où ils sont
nécessaires à son fonctionnement.
La liberté d'association, qui n'est autre que celle de
mettre en commun ses idées et ses opinions, peut se voir limiter par une
décision gouvernementale. Tout comme le pact des Nations unies sur les droits
civils et politique de 1966, la Convention européenne des droits de l'homme de
1950 admet une limite à cette liberté. En effet, dans les deux textes figurent,
dans des termes presque identiques, une clause d'ordre public qui autorise
l'État à apporter des restrictions à l'exercice des droits, tels le droit au
respect de la vie privée et familiale et la liberté d'association, sous réserve
que ces restrictions soient bien prévues par la loi, visent un but légitime et
soient nécessaires dans le cadre d'une société démocratique.
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